Interview Claude DELANGLE

 

– Quand avez-vous rencontré Daniel DEFFAYET pour la première fois ?
« J’ai rencontré Daniel DEFFAYET lorsqu’il était invité comme membre du jury au conservatoire de Lyon, et à Aix-les-Bains où il avait été membre du jury du concours national de saxophone en
1975. Je prenais également des cours particuliers chez lui à Saint- Cloud ».

– Et ensuite, où l’avez-vous le plus côtoyé ?
« Au C.N.S.M.D.P., j’ai été son élève de 1975 à 1977. A l’époque, on ne restait pas plus de 2 ans dans sa classe pour obtenir son prix ».

– Quel professeur était Daniel DEFFAYET ?
« Il donnait volontiers de longs exemples en cours privés ou lors des stages aux Pâques Musicales d’Annecy. En revanche, il jouait peu au conservatoire. Il était exigeant au plan solfégique et de manière générale pour le respect du texte. Il aimait un jeu très lié, au son généreux et très vibré. Il faisait essentiellement travailler les standards du répertoire et des transcriptions de Marcel MULE.
La première partie de la leçon était consacrée aux gammes et aux études techniques. Il avait un amour particulier pour les études de FERLING ».

– Assistait-il à vos concerts ou auditions de votre classe ?
« Il se rendait volontiers aux concerts de ses anciens élèves, discrètement, il prenait généralement place au fond de la salle et repartait rapidement. En revanche, il n’est jamais revenu au conservatoire après son départ en retraite ».

– Avez-vous des anecdotes avec Daniel DEFFAYET ?
« Oui, le jour où j’ai apporté en cours la sonate de DENISOV. Il me l’a laissée jouer dans son intégralité, sans un mot, et après 12 minutes, il m’a demandé si j’avais travaillé autre chose… La musique nouvelle n’était pas sa tasse de thé ».

– Quel homme était Daniel DEFFAYET ?
« Il était bon vivant et appréciait beaucoup les pâtisseries… Il aimait le sucre au sens propre et figuré ». D’où le jeu de mot : les gâteaux/legato ».

– Comment avez-vous ressenti le passage de flambeau entre vous et Daniel DEFFAYET ?
« Notre relation a toujours été courtoise, plutôt agréable mais jamais chaleureuse. Comme chacun sait, je n’étais pas son candidat… Mais la reconnaissance de Pierre BOULEZ à mon égard a largement contribué à ma nomination ».

Merci pour cette interview, cher Claude DELANGLE
Jean-Jacques MURE