Cet album poignant oscille entre plainte et poursuite, noirceurs et lumière. Une expérience que partage The Whoop Group qui reste vivace et présente pour quelques temps encore
Qu'attendez-vous habituellement d'un CD censé contenir "de la musique pour saxophone du XXe siècle" ? Eh bien, la réponse la plus évidente pour la plupart des gens sera : essentiellement du jazz ou quelque chose comme ça. Après tout, aucun autre instrument n'est aussi étroitement associé à ce genre musical, n'est autant connoté "jazzy" que le saxophone ; après tout, sa sonorité douce et souple, capable de toutes sortes de glissandi et autres gadgets similaires, prédestine cet instrument à être utilisé dans le jazz comme pratiquement aucun autre.
Nous savons que la classe de saxophone annexés en 1857 au Conservatoire de Paris, fut fermée treize années plus tard en raison de la guerre, et de problèmes financiers.
En signe de protestation, la plupart des Conservatoires de musique français ouvrent une classe de saxophone, qu'ils confient généralement au professeur de clarinette ou de basson. Cette situation provisoire non satisfaisante, a duré (et dure malheureusement encore dans certains établissements en 1980) jusqu'à ce que l'Etat demande que l'enseignement du saxophone soit obligatoirement confié à un « spécialiste de l'instrument » .
Pour une histoire du saxophone par Jean-Marie LONDEIX Article ASAFRA Octobre 1980
Les musicologues s’accordent que les compositions de Jean-Sébastien Bach et celles de Paul Hindemith sont très complémentaires, car les deux compositeurs possédaient une science très poussée du contrepoint, ainsi qu’une extrême maitrise de la ligne mélodique. Mélanger Bach et Hindemith est parfaitement naturel.
Nous retrouvons la même fraicheur, la même spontanéité mais aussi la grande habilité et dextérité du duo Azar qui a juxtaposé les deux compositeurs, et qui ont osé aller plus loin que de simplement jouer ces deux compositeurs.
Cet album s’ouvre sur la suite n°2 pour violoncelle, qu’Arno Bornkamp choisit d’interpréter au saxophone baryton : Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Menuet et Gigue. Le baryton se prête bien à cette profondeur sonore et ronde du violoncelle, avec en plus, dans les aigus, ces accents d’une intense, poignante et mélancolique délicatesse. Nous nous laissons volontiers bercer par la fluidité de l’interprétation. Le saxophoniste paraît nous parler avec tout le naturel du monde, et nous entraîne dans son récital.