Pour une histoire du saxophone par Jean-Marie LONDEIX Article ASAFRA Octobre 1980

Pour une histoire du saxophone par Jean-Marie LONDEIX Article ASAFRA Octobre 1980

Article ASAFRA Octobre 1980

Pour une histoire du saxophone
par Jean-Marie LONDEIX

C’est avec beaucoup de gentillesse que M. AMELLER m’a demandé de raconter aux lecteurs du journal de la C.M.F. l’histoire du saxophone…
Fort de l’enthousiasme éprouvé pour cet instrument merveilleux capable de mener aux plus hautes satisfactions, j’ai finalement accepté de répondre affirmativement à l’aimable invitation. Puissiez-vous n’en pas trop souffrir…
Adolphe SAX est un personnage fascinant. Il n’a pas seulement inventé le saxophone, mais encore maints autres instruments. Tous ne sont pas de musique : sifflet de locomotive, appareil hygiénique, plan de salle de concert, etc.
Ayant pratiquement perfectionné tous les instruments à vent, on a pu dire qu’il avait été au XIXe siècle, le Stradivarius des instruments à vent, le père, en quelque sorte de l’orchestre d’harmonie moderne, en tout cas l’un de ses principaux artisans.
Je signalerai aux lecteurs que le sujet intéresse, l’ouvrage remarquable écrit par Malou HAINE à partir des travaux qu’elle conduisit de façon exemplaire pour sa thèse de musicologie : « Adolphe SAX, sa vie, son œuvre, ses instruments de musique» (Editions de l’Université de Bruxelles).

Nous avons là, en fin, un ouvrage sérieux, documenté et fondamental sur la vie et les travaux du génial inventeur, un livre indispensable que je ne saurais trop conseiller de connaître et de faire connaître.

Adolphe SAX est d’origine belge. Il est né le 6 novembre 1814 à Dinant, charmante ville du Namurois, sur la Meuse.
Son père, Charles-Joseph SAX, lui-même facteur d’instruments émérite, a été marchand, fabricant et artiste de la cour. Son fils aîné, baptisé Antoine-Joseph doit, selon nous, le surnom d’Adolphe à Benjamin CONSTAN.
Au début du XIXe siècle, l’Adolphe du célèbre écrivain romantique eut un retentissement fantastique dans toute l’Europe. Tout particulièrement en Belgique où le succès fut parfaitement vif nous apprend l’auteur dans la préface à la troisième édition de son livre, et d’où partirent vers l’Allemagne des contrefaçons du roman.
La sœur cadette de SAX partageait le même prénom que l’héroïne du roman. Les deux enfants SAX s’aimaient si tendrement et étaient à ce point inséparables et touchants, le frère si attentionné pour sa sœur que parents, amis et ouvriers de l’atelier paternel prirent l ‘habitude d ‘abord en les taquinant, familièrement en suite, de les appeler Eléonore et Adolphe. Ainsi, Adolphe d’abord sobriquet, devint-il peu à peu le prénom usuel de l’inventeur… qu’il adopta finalement pour toujours.

Premiers succès
Travaillant avec son père dans l’atelier bruxellois, où il montre très tôt une adresse et une imagination exceptionnelles. Adolphe SAX sait faire apprécier, et applaudir par ailleurs, ses talents de clarinettiste. Il appartient à la Société Philharmonique puis, un peu plus tard à la Société Royale de la Grande Harmonie.
Le manque de justesse et d’inégalité de timbre de l’instrument l’amène à en reconsidérer la facture. A dix-neuf ans à peine, il fait connaître une nouvelle clarinette à 24 clefs, qui, dira BERLIOZ ne conserve de l’ancienne que le nom. En perçant un trou près du bec, en adoptant un nouveau système de clefs permettant de changer judicieusement les doigtés, il a rendu l’instrument méconnaissable.
Le succès est décisif. Adolphe SAX est sollicité de France, de Prusse, d’Angleterre, de Russie même, dit-on !
C’est vraisemblablement à la suite de cette incontestable réussite, et en effectuant des recherches pour perfectionner la clarinette-basse, que le jeune homme invente un instrument absolument nouveau, au timbre inouï, aux possibilités stupéfiantes : le SAXOPHON.
Nous sommes au tout début des années 1840.

Une famille à part
La plupart des auteurs classent le saxophone, en raison de son embouchure à anche simple, dans la famille des Bois .
Certains le classent abusivement parmi les Cuivres. En fait, il nous paraitrait aujourd’hui convenable de revenir aux premières estimations qui portaient à classer le saxophone dans une famille originale et autonome complète : la famille des… saxophones.
La famille complète compte 7 membres : le saxophone contrebasse (rare), le saxophone basse, le saxophone baryton, le saxophone ténor, le saxophone alto, le saxophone soprano, et enfin, le saxophone sopranino. Tous ont sensiblement la même étendue : 2 octaves et demi. Ils ont le même doigté.
Joués l’un après l’autre, ils couvrent à peu près l’étendue du piano. Innovation à l’époque, ils sont tous notés en clé de sol. Joués ensemble, ils offrent les avantages d’homogénéité de son et de souplesse de jeu d’un orchestre à cordes, qui posséderait en plus la puissance d ‘un orchestre à vent.
Je pense qu’en prenant pour base d’un orchestre à vent la famille des saxophones, agrémentée des autres pupitres, comme l’est la famille des cordes pour l’orchestre symphonique (et sans qu’il soit nécessaire de doubler les parties ! ) on pourrait obtenir un orchestre à vent, d’un type nouveau, dont les qualités musicales et les possibilités seraient susceptibles d ‘être parmi les meilleures.
Des orchestres exclusivement de saxophones existent. Nous en avons applaudis en Angleterre et aux U.S.A. En France, on peut en entendre un, régulièrement, depuis 1977, à Bordeaux, composé de 12 à 15 saxophones selon les œuvres (du Basse au Sopranino). Cet ensemble unique peut donner une idée de l’originalité qu’apporte une telle formation : beauté chaleureuse et exaltante du son, dynamisme expressif, choix varié de couleurs (choix supérieur à celui que peut offrir, par exemple, un orchestre à cordes). Ajouté à cela, le fait qu’un ensemble d’une douzaine de musiciens puisse sonner comme un grand orchestre à cordes de plusieurs dizaines de musiciens n’est pas lui non plus négligeable aujourd’hui. Pas plus que l’enthousiasme des compositeurs qui écrivent désormais pour ce type d’orchestre.

Sans ancêtre
A l’encontre des autres instruments dont l’origine se perd souvent dans la nuit des temps, le saxophone, breveté le 21 mars 1846, est apparu presqu’immédiatement dans son état définitif : l’instrument d’Adolphe SAX est à quelques détails près le même que le plus moderne Selmer.
Les caractères organologiques composites du saxophone ont pu faire croire un temps à un instrument hybride, issu du hautbois, par la perce conique et le clétage, et la clarinette, par le bec à anche simple. Nous pensons que loin d ‘être un monstre, le saxophone est réellement un instrument parfaitement original sorti quasiment tel quel de l’imagination d’un homme hors du commun, un instrument nouveau à la sonorité et aux possibilités parfaitement originales n’ayant rien de commun, malgré les apparences, avec des instruments plus anciens, comme par exemple, la clarinette de Fontenelle aux proportions intérieures absolument différentes. On peut dire que le saxophone est sans ancêtre…
Quoique déjà très étendues, les possibilités des saxophones sont augmentées chaque jour. Après leur avoir fait jouer (surtout le saxophone alto dans son répertoire concertant) la musique la plus virtuose qui soit, et avoir agrandi les tessitures d’une octave et plus dans l’aigu par le jeu des harmoniques (en fait, grâce à des doigtés spéciaux), n’est-on pas maintenant en mesure, sans rien changer de la facture de l’instrument, à produire des sons simultanés (sortes d’accords) de 2, 3, 4 et même 5 sons différents ?
Que dire également de l’aisance remarquable de tous les saxophones à passer d’une nuance à l’autre, à enfler les sons et à les désenfler jusqu’au silence, et de leur aptitude exceptionnelle à l’éloquence, au lyrisme instrumental, à la vélocité acrobatique ?
Je pense en tout cas, que sa facilité d’approche (comparable au stade primaire, à celle du piano) est un des facteurs décisifs de son succès populaire, comme ses qualités humaines sinon vocales, qui en ont fait le premier instrument de jazz.

Adolphe SAX à Paris
Revenons au tout début des années 1840. Adolphe SAX a l’ambition de ses mérites. Il choisit Paris pour y faire carrière. En juin 1842, il va voir Hector BERLIOZ qui publie au lendemain de leur rencontre dans Le Journal des Débats un article enthousiaste sur ses travaux.
Les début du jeune facteur sont facilités par ses relations avec les gens du Conservatoire et le Général de RUMIGNY, Aide de camp de LOUIS-PHILIPPE, chargé de rénover les musiques militaires du pays.
Le 3 février 1844, dans la salle Herz, BERLIOZ dirige un concert au programme duquel figure un certain Chant Sacré avec saxophone basse Mib (l’actuel saxophone baryton).
Voici ce qu’écrit Oscar COMETTANT, premier biographe d’Adolphe SAX sur cette audition mémorable :
La présentation au public du saxophone est extraordinaire d’invraisemblance. Hector BERLIOZ organisa un concert pour lequel il composa une œuvre pour six instruments perfectionnés ou inventés par SAX, dont un saxophone : une trompette suraiguë jouée par DUVERNAY, un nouveau cornet joué par DUFRESNE,
un bugle perfectionné joué par le célèbre cornettiste ARBAN, une clarinette jouée par LEPERD, une clarinette-basse jouée par DUPREZ et un saxophone joué par SAX lui-même.
Les répétitions eurent lieu chez l’inventeur sous la conduite de l’illustre BERLIOZ. Le grand jour arrivé, le saxophone qui figurait dans le programme était loin d’être achevé, SAX en homme que les difficultés ne rebutaient pas, fit attacher les clefs de l’instrument avec de la ficelle, et assujettir les autres parties du saxophone au moyen de cire à cacheter.
Tous les artistes étaient à leur poste depuis longtemps, il était neuf heures du soir, et le public commençait à s’impatienter quand SAX se présenta armé de son saxophone pour prendre part au concert.
Après une large tutti qui remplit la salle Herz d’une sonorité puissante et douce à la fois, chacun, dans un travail habilement ménagé, fit ressortir les avantages de l’instrument dont il jouait. Le dernier passage, le plus important, était confié au saxophone. Il y avait une note tenue au milieu du trait final. SAX filait ce son d’une façon démesurée, en l’enflant, en le diminuant, en le colorant de toutes les nuances les plus délicates : il avait oublié le doigté de la note qui devait suivre, et c’était pour gagner du temps et rappeler sa mémoire qu’il persistait ainsi sur cette note. Enfin, la mémoire lui revint. Il était temps, le souffle allait lui manquer. Le trait fut achevé aux applaudissements de la salle qui ne vit dans ce son longuement modulé qu’une preuve de goût, qu’une heureuse et hardie inspiration de l’exécutant.

Les journaux saluèrent l’évènement en publiant des articles nombreux et élogieux.

Rivalités et procès
Afin de rénover les musiques militaires, le Ministère des Armées organise le 22 avril 1845 au Champ de Mars un vaste concours public. Plusieurs types de formations, dont celui préconisé par SAX, sont confrontés à l’ancien système constitué en majorité de Bois.
La formation d’Adolphe SAX est composée exclusivement d’instruments inventés ou perfectionnés par lui : famille des saxhorns, trompettes, cornets et trombones à cylindres, saxophones, clarinettes et percussions légères. Le succès est triomphal. Les instruments de SAX sont officiellement adoptés, à la fureur violente des facteurs parisiens concurrents, décidés à perdre et ruiner
l’étranger !
Commence une ère de difficultés sans nom et de procès, qui durera 35 ans pour ne prendre fin qu’une quinzaine d’années avant la mort de l’inventeur…

Honneurs et satisfactions
Luttant courageusement contre les tracas de mille sortes (dont les financiers ne sont pas les moindres), Adolphe SAX accepte en 1847 de diriger la Fanfare de scène de l’Opéra. En 1857 l’enseignement du saxophone aux élèves militaires, lui est confié, dans une classe annexée au Conservatoire de Paris.
En 1849, il est fait Chevalier de la Légion d ‘Honneur par NAPOLEON III, sans obtenir, nous révèle Malou HAINE, d’être naturalisé Français.
En tant que facteur d’instruments, il obtient les plus brillantes récompenses aux Expositions nationales ou universelles, en France ou à l’étranger, jusqu’à obtenir en 1867, à Paris, le seul Grand Prix décerné en cette matière.
Sa vie durant, l’inventeur va se battre littéralement pour ses instruments, ses idées, pour la musique, pour les musiciens. Son acharnement à imposer ses œuvres n’a d’égale que son imagination toujours féconde.
Adolphe SAX meurt à Paris à 90 ans, le 7 février 1894. Il est enterré avec sa famille au cimetière Montmartre.

Jean Marie LONDEIX

Qui était Adolphe Sax ?
Adolphe Sax fantasque

Chacun sait que ce Belge (1814-1894), qui fit carrière à Paris, a inventé le saxophone, dont la famille compte sept instruments qui se nomment, en allant du plus petit au plus grand, soit du plus aigu au plus grave : le sopranino, le soprano, l’alto, le ténor, le baryton, le basse et le contrebasse. L’on sait moins que Sax fut sans doute l’un des plus grands facteurs d’instruments de l’histoire pour avoir aussi créé d’autres instruments à vent, comme le saxhorn, le saxtromba, le saxtuba… et avoir perfectionné pratiquement tous ceux de son époque, faux et fragiles pour la plupart. Sa première grande invention fut une nouvelle clarinette basse (1838). Il fut aussi à la base de la réforme des musiques militaires, dans un état assez lamentable avant lui. La commission militaire française chargée de la concrétiser, en 1845, proposa entre autres au ministre de la Guerre d’augmenter l’allocation des musiques de cavalerie avec …le fruit de l’impôt sur le fumier.
Sax s’intéressa aussi à d’autres domaines que celui de la musique. En 1855, il conçut un mortier capable de propulser des bombes de 500 kilos à une distance suffisante pour rester à l’abri de l’artillerie adverse. De quoi, en cette année de guerre contre la Russie, réduire l’armée ennemie en chair à saucisse et dévaster Sébastopol. En 1867, à l’Exposition universelle de Paris, il présente ses « goudronnières » à vapeur, ou « émanateurs hygiéniques », appareils censés guérir des maladies de poitrine et des voies respiratoires par inhalation de goudron, de créosote ou autres substances antiseptiques. Sax avait prévu deux autres applications : la conservation des denrées périssables dans les magasins et la purification de l’air dans les hôpitaux. Elles furent cautionnées par l’Académie de Sciences et Pasteur lui-même leur a manifesté de l’intérêt. À la même occasion, il dévoila ses plans d’une salle de concert ovoïde, gigantesque, révolutionnaire du point de vue acoustique et visuel. Le théâtre wagnérien de Bayreuth en serait inspiré. Il inventa aussi un nouveau sifflet de chemin de fer et un énorme orgue à vapeur capable de diffuser de la musique dans tout Paris, depuis une hauteur. Le monstre d’acier pouvait aussi servir pour l’inauguration de nouvelles lignes de chemin de fer : placé à l’avant d’une locomotive, il devait être entendu dans toute une province. L’invention resta à l’état théorique, mais elle fut alors approuvée par des spécialistes.
Parmi toutes les percussions que Sax a améliorées, relevons le triangle, comme l’atteste une lettre adressée de Baden-Baden par Berlioz à Richard Polh le 28 août 1861 :
« Liszt m’a dit que vous désirez un triangle ; en voilà un de Sax qui vient servir pour la première fois dans l’introduction d’Harold. Il est fait à l’image de Dieu, comme tous les triangles, mais, de plus que les autres triangles, de plus que Dieu surtout, il est juste… »
Procès fleuve
Dès qu’il arriva dans la capitale, en 1842, Sax s’attira la haine des facteurs d’instruments à vent de Paris, puis de presque toute la France, qui craignaient sa concurrence. Constitués en ligue, ils lui intentèrent un procès en 1846 parce qu’ils contestaient la validité de la plupart de ses brevets, dont celui du saxophone. Sax en sortit vainqueur en 1854, puis passa à l’offensive contre ses persécuteurs qu’il accusa de contrefaire ses instruments, ceux-là mêmes qu’ils critiquaient. Ce nouveau bras de fer, qui s’acheva lui aussi à l’avantage de Sax, se prolongea jusqu’en 1867. Ces 21 ans de procès, durée sans précédent dans les annales de la justice française, occupèrent au moins 41 tribunaux. Les visites de l’inventeur dans les prétoires n’étaient pas terminées pour autant, à croire qu’il s’y complaisait. Sans compter les problèmes financiers qui l’y ramèneront, cet inlassable plaideur a intenté et gagné, de 1858 à 1876, au minimum cinq procès pour des affaires qui ne concernent pas la facture instrumentale. Signalons celui qui aboutit à interdire à la cantatrice Marie Sasse, le 13 avril 1866, d’utiliser le nom de Saxe ou Sax comme nom d’artiste. La Cour d’appel de Paris débouta toutefois l’inventeur dans sa réclamation de dommages et intérêts. Cette décision n’empêcha pas le chroniqueur Jean-Petit de s’indigner :
« …il y a en France, et surtout en Allemagne, nombre de familles qui possèdent légalement le nom de Sax au même titre que l’éminent facteur d’instruments. Celui-ci est-il bien certain que ceux-là ne seraient pas très fiers de porter le même nom qu’une femme de talent ? Voyez-vous un Sax quelconque intervenant dans ce sens ? Mais Monsieur Sax a été plus loin dans ses prétentions, il a contesté le droit d’écrire son pseudonyme avec un « e » muet à la fin, et le tribunal lui a encore donné raison sur ce point. Le roi de Saxe, comme l’a dit un journaliste et comme l’ont répété les avocats, est le seul à ne pas avoir réclamé. » La voix, ajoute-t-il à l’adresse de l’inventeur, est « un instrument avec une intelligence et une âme, plus mélodieux que ne le seront jamais vos cuivres, vos soufflets et toutes vos ingénieuses machines, et vous lui refusez votre nom qu’il daigna prendre. Cela n’est pas logique. Vous avez tort d’avoir raison. »

Alphonse Sax féministe
Alphonse Sax (1822-1874), un des cinq frères d’Adolphe, fut aussi inventeur, dans le domaine musical principalement, sans avoir jamais égalé le génie ou connu la notoriété d’Adolphe. Installé aussi à Paris, il se brouilla avec lui. Son idée la plus saugrenue fut la création d’un orchestre d’instruments à vent pour femmes. Non seulement la pratique des instruments devait leur permettre de gagner honorablement leur vie, mais aussi les prémunir contre la phtisie, dont la plupart de ses dix frères et sœurs étaient morts. Pour preuve, les trois seuls rescapés étaient ceux qui en jouaient. Son intention était de faire entendre un tel orchestre à l’Exposition de Paris, en 1867, mais des raisons financières l’en dissuadèrent. Ce projet, jugé ridicule dans une société machiste, lui valut d’être caricaturé en femme jouant d’un gros instrument en cuivre !

 

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